mardi 16 décembre 2014

Souvenirs de caddies

Vous vous souvenez il y a quelques années, quant après les courses au supermarché on rangeait son chariot dans la grande rangée de caddie centiped ? Parfois quelqu'un venait vers nous avec une pièce pour échanger avec celle de notre charrette et on gagnait quelques secondes à ne pas ranger et ressortir la fameuse bête de fer.

Bon maintenant avec la généralisation des jetons c'est quand même beaucoup plus rare c'est vrai.

C'est pour ça que j'ai mis un peu de temps à comprendre ce matin quand une dame s'est approchée de mois ce matin en me tendant une pièce de 1€ pour me prendre mon "caddie".

Décidément Alzheimer nous réserve encore bien des surprises.

samedi 6 décembre 2014

Travailler en toute confiance

Quelque chose de marquant dans mon stage, c'est que les patients font (pratiquement) tous une confiance aveugles aux infirmières.
Quand c'est la distribution des médocs, c'est gobé en un instant sans trop savoir ce qu'il y a dedans.

Bon j’exagère un peu bien sur, certains traitements sont administrés à la demande et seulement si besoin, mais l'idée est là. 

Bon je pense avoir suffisamment couvert les IDE, on peut continuer.

Quid de l'infirmière et de la justice ?



Pourquoi tout ce speech ? Ben en fait quand on change de côté et qu'on regarde un peu avec l'oeil du pro, il y a un truc qui revient sans cesse: 
Se couvrir.

Toujours tout vérifier sois même, plusieurs fois et ne pas faire confiance aux préparations des collègues, même si elles sont ultra compétentes.
Il faut aussi vérifier que les prescriptions des médecins ne sont pas aberrantes ou contre-indiquées, que tout est inscrit, prescrit, retranscrit...

Bref tout ça pour qu'en cas de pépin, on ne puisse pas (trop) charger l'IDE, fautive ou non d'ailleurs.


Bon il faut quand même ne pas oublier qu'on travail avec des personnes en plus ou moins mauvaise santé et à qui on fait passer des substances assimilées à des drogues avec un potentiel pouvoir létal. 
Et ouai on déconne pas quand même.

Mais ça fait drôle quand même de voir que dans un service où tout se passe bien, deux collègues qui s'entendent bien et qui se reconnaissent compétentes, se vérifient systématiquement toutes manipulation quelle qu'elle soit.

Mais c'est plutôt flippant d'entendre régulièrement que en cas de pépin, l'IDE va manger d'une manière ou d'une autre

...

mercredi 3 décembre 2014

J'ai peur d'oublier

Les jours raccourcissent, la température dégringole alors autant vous dire que je suis bien mieux sous la couette avec mon chocolat que dehors à faire mon footing sous les premier pseudo flocons. Comme du coup j'ai un peu de temps, je viens de terminer "J'ai peur d'oublier" de Fabienne Piel.


Alors le speech: Fabienne, une éleveuse de chiens de renommée internationale, passionnée par son activité ne remarque pas les moment d'absence qui s'accumulent au quotidien. Jusqu'au jour où elle oublie pendant plusieurs jours sa chienne dans le coffre de sa voiture.
A partir de là, elle va commencer à se poser des questions sur ce qui ne tourne pas rond dans sa tête et, après quelques mois compliqués de recherche, le verdict tombe. Lourd et sans appel, Fabienne a la maladie d'Alzheimer

Comment est-ce possible, elle qui n'a que 43 ans ? Sa vie se transforme alors en combat. Contre la maladie bien sur, mais aussi contre le système médical et social qui ne reconnaît pas les "jeunes malades".
Par péripéties, Fabienne nous raconte l'évolution de sa maladie et les conséquences qu'elle a sur sa vie professionnelle et familiale, mais aussi les tempêtes de sentiments qu’entraînent chez cette femme de nature plutôt froide la progression de ce mal qui la ronge.
On avance avec elle dans cette lutte perdue d'avance pour ne rien lâcher et rester toujours la plus indépendante possible. Elle nous offre la perception de ce nouveau monde qui l'entoure, mais également le point de vue de sa famille, premiers aidants à ses cotés. 


Alors vraiment je suis partagé sur ce livre.
En effet d'un côté on a toute la partie qui raconte les difficultés engendrées par la maladie (incompréhension, non reconnaissance...) mais de l'autre, ce livre est écrit de façon tellement personnelle qu'on a surtout l'impression qu'il s'adresse à elle-même. Ou éventuellement à sa famille très proche.
Il y est raconté certaines choses qui n'ont pas leur place dans l'ouvrage autre que de remémorer de bons moments à l'auteur.
Du coup on se perd un peu entre les parties pas forcément très guillerettes mais particulièrement intéressantes et d'autres parties qui frôlent le radotage.

Le mieux, c'est que chacun le lise et s'en fasse une idée propre. Après on met les idées en commun et PAF !
Ça fait des Cho...

Bref un livre qui mérite quand même d'être reconnu.

mardi 2 décembre 2014

Du moment que ça tient

Après quelques jours de prise en charge particulière d'un patient, j'ai réussi à convaincre ce monsieur qui passait son temps entre son lit et son fauteuil de se déplacer seul (à peine armé de son déambulateur) jusqu'au lavabo de sa chambre pour faire sa toilette.

Quelle victoire quand on connaît le personnage. 
En plus d'un AVC massif relativement récent, ce monsieur a un véritable caractère de cochon. Imaginez un peu alors ma joie quand je le vois se lever après moult négociations.

Et ce n'est pas tout, en plus de cela, monsieur a même daigné se laver seul !

Alors oui forcément dis comme ça, ça ne vaut pas forcément le spectacle de mi-temps du Superbowl, mais croyez moi, à deux dans notre petite cabine de douche, je jubilais intérieurement.

En fait si je raconte tout ça c'est parce que je me suis rendu compte de quelque chose de pas si étonnant en fait.

Ce monsieur n'est pas forcément la personne la plus facile à vivre que je connaisse loin de là, mais avec son passif on peut envisager qu'il ne soit pas au top niveau moral.
Mais le fait de lui avoir porté attention tout les jours, que je m'adresse vraiment à lui, que je fasse certaines choses pour lui et pas uniquement parce que c'est prescrit, c'est très certainement cela qui l'a déridé un peu.

Pas de grande révolution dans le soin


En fait en plus des soins que je pouvais lui prodiguer, je lui ai apporté du temps à ce monsieur et de l'attention.
Deux choses qu'il n'avait encore que trop peu reçu jusque là.

Alors attention, que les choses soient bien claires, je ne remet en aucun cas en cause le travail des AS, ASH et IDE qui travaillent auprès de ce monsieur.
Les personnes que j'ai croisé qui étaient en charge de ce monsieur prenaient le plus de temps qu'ils leur était possible pour lui. Elles le stimulaient, lui parlait, tentait de le comprendre et de le faire progresser.
Oui elles faisaient de leur mieux et je veux que cela soit bien clair avant de continuer.

Le problème ici n'est pas du côté des professionnels de santé que j'ai rencontré. Il est clairement du côté de l’organisation du service et de toutes façons, de l'organisation du milieu médical lui même.
Comment 5 AS peuvent elles réussir à servir les repas, les débarrasser, faire les toilettes, les lits, les chambres, prendre du temps pour leurs patients tout ça avant midi ?
Et encore, je suis dans un service de "seulement" 40 lits.
Une AS m'a expliqué qu'à son école, on lui avait enseigner qu'il fallait passer normalement 45 minutes par patient pour une toilette.

Rapide calcul, avec 36 lits occupés ça fait environ 5h et 20min par matinée et par AS. 

A partir de là oui c'est jouable, même si ça déborde un peu sur le repas de midi. Mais après tout, les personnes peuvent bien attendre, même si elles baignent dans leur change, même si leur famille doit venir les voir, on s'en fiche de toutes manières comme elles ne parlent pas, elles ne peuvent pas se plaindre.

Et pour les IDE, elles ont la chance les bons jours d'être deux. Alors autant vous dire que pour réussir à gérer tout le monde, la première perf de la journée c'est du café en iv pour elles.

La révolution est en marche... ou pas


Mais bon c'est surement pas un petit étudiant de première année qui va refaire le monde, surtout que d'autres si sont déjà penché à coup sur.

Et puis après tout, du moment que ça tient...