jeudi 27 novembre 2014

Mais en fait la gène c'est quoi ?

Quel bonheur en cette fin d'année que de travailler avec un monsieur qui ressemble beaucoup au Père Noël.
Sauf quand son cadeau bien emballé dégage des odeurs perceptibles dès l'entrée dans la chambre.



Le plaisir de la toilette matinale


Bon passons le plaisir que j'ai matinalement à aider "mes" patients à emballer leurs cadeaux soigneusement laissé dans leurs change et passons à ce qui suit immédiatement après: la toilette.

C'est quand même un moment qui tout au long de notre vie (ou presque) se fait seul et soi même. 
Un moment intime où l'on sait ce que l'on veut, comment on le veux. Ne pas frotter trop fort, mais assez quand même pour se sentir propre; ne pas y aller trop franco avec la petite bête devant alors qu'on sort les biceps pour la grosse de derrière.

Sans s'en rendre compte, on se bichonne soit-même.

Oui mais voila, comment savoir lorsqu'on le fait sur quelqu'un si on répond à ses attentes. Si on est pas en train de le ou la malmener.
C'est tout bête mais en fait ça peut aller loin comme réflexion.

Quid de la pudeur ?

Bien sur que l'on se doit de tout faire pour respecter au maximum cette pudeur, mais il y a bien un moment où pour certaines personnes on est obligé de prendre son courage à deux mains, une paire de gant et de faire tomber le slipou, dernier rempart protecteur d'une kekette ou d'une choupinette.


Bientraitance ? Humanitude ?

Notre comportement se doit d'être parfaitement neutre et normalement, en adoptant une juste distance, la personne dans le lit doit être le moins gênée possible.

Mais ce matin je me suis posé une question. Avant de la partager avec vous, je vous remet un peu dans la situation.

Madame K se fait aider pour sa toilette par une AS qui lui lave le dos au moment où je rentre dans la chambre pour prendre les constantes de Madame D, voisine de chambre de Madame K.
En me voyant, Madame K râle, me lance quelque chose comme "allez-y rincez vous l’œil" d'un air des plus aimable tout en se rétractant sur elle-même. 
L'AS lui explique alors que je "travaille ici", que je suis élève infirmier. Et là, Madame K se détend complètement, et la toilette reprend son cours comme si de rien n'étais.

Du coup ma question est la suivante: qu'est ce qui transforme l'être humain avec ses vices en un soignant parfaitement asexué qui n'a que faire de nos revers et surtout de notre derrière ?
Est ce que notre superbe tunique taillée par les plus grands couturiers du pays nous donne un pouvoir de neutralité absolu ?

Et à l'inverse, qu'est ce qui fait qu'à un moment donné, certaines personnes n'ont plus du tout de pudeur. Plus du tout de sentiment de gêne face à l'autre.


L'âge ? L'habitude ?


J'ai lu il y a quelques temps un livre témoignage d'une femme qui raconte sa fin de vie. Elle nous explique comment son corps à force d'être ausculté, scruté, manipulé tout les jours, n'est plus un objet de pudeur ou de désir, mais juste une masse de chaire neutre.


Je vais retrouver la référence pour la prochaine fois.
Mais voilà ou je voulais en venir.

Je n'ai pas encore de réponse. Je lit un peu ce que je pioche sur la gêne, la pudeur, le corps. 
Mais même mes fiches concepts ne me servent pas ici.

Encore de quoi occuper mes nuits d'insomniaque...

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